L'HUMANISME FACE À L'UNIVERS CONCENTRATIONNAIRE
UN TÉMOIGNAGE BOULEVERSANT
DE LOUIS MARTIN-CHAUFFIER, ÉCRIVAIN, RÉSISTANT
"Les témoignages recueillis près de mes camarades sortis des autres camps confirment l'impression qui, dès l'abord m'avait frappée à Neuengamme.
Le traitement que nous infligeaient les S.S. était la mise en œuvre d'un plan concerté en haut lieu. Il pouvait comporter des raffinements, des embellissements, des fioritures, dus à l'initiative, aux fantaisies, aux goûts du chef de camp : le sadisme a des nuances. Le dessein général était déterminé. Avant de nous tuer ou de nous faire mourir, il fallait nous avilir. Par une double entreprise, physique et morale.
L'intention ne laissait aucun doute. Elle trouvait sa source dans la haine de l'Homme.(...) Les douze mille hommes jetés à Neuengamme de tous les coins de l'Europe se trouvaient confondus, semblables, égaux, une simple chair anonyme ; rien de singulier ne subsistait en eux, sinon, cousue sur leurs loques, l'initiale de leur nation, qui permettait de séparer les compatriotes pour aggraver la solitude."
(Louis Martin-Chauffier - 1947)
Gallimard, 1947 - Folio, 1995
Son fils Jean Martin-Chauffier en 1945 au retour de déportation
Jean Martin-Chauffier en 1950
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