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08 janvier 2007

Commentaires

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WEBMESTRE CLEF

YMG souhaite en savoir plus sur le Chevalier Saint-George dont nous a parlé GUEDE. Nous l'informons de l'existence d'un site qui lui est consacré et qui permet de connaître la vie et l'œuvre de ce "grand républicain" : www.chevaliersaintgeorge.fr

YMG

Je suis allé voir le site de "unionsbuerger.de" ("citoyen de l'union") qui vient d'envoyer le commentaire contre le patriotisme français. Il soutient activement François Bayrou. Ce dernier devrait demander à son "fan-club" d'être plus nuancé dans ses attaques... Elles pourraient ne pas être du goût des électeurs français !

Par ailleurs, j'ai été très intéressé par le récent commentaire de GUEDE (sur la page de l'APPEL CITOYEN) à propos du Chevalier Saint-George, qui devrait être beaucoup plus connu dans la période actuelle. Peut-on en savoir plus sur ce grand républicain ?

Samia

Que vient faire ce commentaire complètement hors-sujet, par ailleurs historiquement faux, et qui confond de façon évidente patriotisme et nationalisme? L'interlocuteur (unionsbuerger) préfère-t-il Pétain à Jean Moulin? On peut se poser la question.
Le patriotisme républicain se définit par rapport à des valeurs incarnées dans l'Histoire de notre peuple. Cette fierté nationale est un sentiment légitime aux antipodes du chauvinisme. Elle permet de faire rayonner dans un monde qui a besoin de repères les principes de laïcité, d'esprit citoyen, de liberté de pensée, de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

unionsbuerger.de

Le Patriotisme Français a toujours été anti-allemand.
Est ce que les Français rèvent encore de 1914 ?
www.unionsbuerger.de

Bassard

Les idées qui animent votre blog et le débat qui s'y développe m'intéressent beaucoup. Je vais vous suivre régulièrement et réfléchir à des propositions.

Samia

Je suis d'accord avec le commentaire d'Antoine sur l'initiative du Cran. Elle est utile parce qu'elle peut donner un coup de pied dans la fourmillière de l'indifférence et de l'inertie. Mais les actions communauté par communauté ne doivent surtout pas se multiplier, justement au moment où la Grande-Bretagne se rend compte des graves conséquences du communautarisme ! La spécificité de la conception républicaine française est une chance précieuse pour le pays. Mais ça ne doit pas favoriser l'inaction qui malheureusement caractérise la classe dirigeante. Ça doit nous inciter à imaginer des pratiques et des réformes dans le cadre du pacte citoyen. L'école, où sont formées les nouvelles générations, est un lieu privilégié pour refonder la République dans les esprits. Je crois que c'est un des lieux essentiels qui doit inculquer ce qui manque le plus aujourd'hui, le sens de la fraternité. Il s'agit pourtant d'un des fondements de la République, un message essentiel de l'humanisme des Lumières. Puisque chacun y va de son idée, je proposerais que soit organisée chaque année par l'éducation nationale une Journée de la Fraternité.

Antoine

Je découvre votre blog. J’adhère pleinement à cet appel citoyen, qui est à la fois lucide et combatif.

Le sondage du CRAN, dont je viens de lire les résultats dans la presse, interpelle directement tous ceux qui partagent notre vision.

Il est bien sûr utile, car il révèle de façon spectaculaire le malaise profond vécu au quotidien par les Noirs français. Cette initiative peut donc contribuer à éveiller les consciences des citoyens sur une réalité trop méconnue (le document de Canal “Dans la peau d’un noir“ y contribue aussi) et à mobiliser plus activement les élus et les pouvoirs publics.

Mais il faut aussi voir le revers de la médaille d’une telle initiative. Si chaque catégorie de Français qui subit des discriminations agit de son côté, ça risque de renforcer les tendances, heureusement jusqu’à présent marginales, du repli ethnique et communautaire.

Et pourtant il y a sacrément du pain sur la planche pour faire avancer la République concrète, au quotidien ! Alors que faire ? Je propose une idée : que chaque année UNE GRANDE ENQUÊTE NATIONALE soit organisée, avec les moyens de l'État, sur les mêmes thèmes liés aux discriminations que le récent sondage, PAS DANS UNE COMMUNAUTÉ PARTICULIÈRE MAIS DANS TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE. Ce serait UN VÉRITABLE INSTRUMENT RÉPUBLICAIN permettant de constater régulièrement et précisément les manquements, les évolutions, et de proposer des mesures pratiques.

JMF

Le problème avec Frêche, Sevran et Finkelkraut, c’est leur "respectabilité" dans les domaines politique, médiatique et culturel. Le poison qu’ils distillent a forcément une certaine influence dans l’opinion publique: il donne de l’audace à des racistes qui n’osaient pas s’exprimer ouvertement, il renforce les partisans du repli ethnique et du communautarisme. Et c’est particulièrement dangereux dans la société fracturée dans laquelle nous vivons, qui a besoin de messages et d’exemples de fraternité. Non de haine et de méfiance.

J’ai retrouvé il y a quelques mois un poème de Victor Hugo, écrit après le drame de la Commune, et qui résonne étrangement aujourd’hui :
"Étant les ignorants, ils sont les incléments
Hélas combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous que c’est à vous de les conduire
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité
Que votre aveuglement produit leur cécité
D’une tutelle avare, on recueille les suites
Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main
Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin,
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte
C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité.
Ils errent, l'instinct bon se nourrit de clarté".

Cela devrait être le rôle de la classe politique républicaine, de gauche comme de droite, non seulement d’être intransigeante face à ces dérives, en les condamnant franchement, sans tergiverser, mais aussi en clamant haut et fort un message de fraternité républicaine.

Heureusement des créateurs ont su suppléer à cette carence du politique. Je pense notamment à deux films qui, en plus de leur qualité artistique, ont une influence très bénéfique dans notre société : “Indigènes“ d’abord, puis récemment “Azur et Asmar“. L’un comme l’autre, ils délivrent avec émotion de beaux messages de fraternité. Ils font du bien au pays, ils sèment de bonnes graines.Ils font "sentir la fraternité" et ils consolident les fondements de la République.

Jean-Baptiste

Dans son commentaire du 9/12, à propos des déclarations de Georges Frêche et Pascal Sevran, YMG dit sa confiance dans la mobilisation citoyenne pour isoler ces personnages. Mais, avec le recul, c’est plutôt le contraire qui se passe:
- Frêche qui n’est pas sanctionné par le PS et qui vient d'annoncer qu’il décide de se mettre en congé de son parti “pour trois ou quatre mois“. Le temps de se faire oublier et, peut-être, pardonner ?
- Sevran qui s’excuse sur la forme, mais refuse de remettre en cause le fond de ses propos et qui est soutenu dans un appel signé par des personnalités de gauche et des artistes comme Renaud, certainement par amitié. Mais, dans de telles circonstances, la fidélité aux idées doit passer avant celle à une personne!
Cette tolérance injustifiable risque de peser lourd si ces déclarations scandaleuses se multiplient à l'avenir. (...)
Tout doit être fait pour empêcher la banalisation rampante de ces idées. Mais où est la mobilisation citoyenne ? Elle est bien discrète !

Sophie

Samia souhaite que nos politiques comprennent mieux “l'importance de l'enseignement de l'histoire pour notre cohésion nationale“. Belle utopie! Il faudrait d'abord qu'ils se hissent à la hauteur de l'intérêt général. Ce qui n'est pas gagné...
Mais je crois que le débat citoyen, à partir de ce que nous constatons sur le terrain, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, peut faire avancer les choses.

Samia

Dans mon commentaire sur l’appel que vous avez lancé je parlais de “patriotisme républicain“. Je constate avec plaisir que vous avez approuvé ces termes au point de les reprendre en titre de ce billet de début d’année ! Cet esprit d’ouverture doit continuer à régner sur votre blog, que d’ailleurs vous appelez “forum“, ce qui correspond plus à la réalité. La CLEF peut être un des lieux de gestation d’idées nouvelles pour faire vivre plus concrètement les principes de notre République.

Il y a un domaine crucial pour l’avenir sur lequel je souhaite insister, c’est l’éducation nationale. Et quand les politiques ou les "experts" en parlent, les questions de fond ne sont malheureusement jamais abordées. Je ne parle pas seulement de la crise dans les banlieues. Mais de façon générale, du contenu des programmes, de l’importance de certaines matières. Ainsi j'ai constaté avec tristesse qu’un de mes neveux et ses camarades, qui viennent de passer le bac, avec qui je discutais récemment, ne savent pas qui étaient les Soldats de l’An II à Valmy, Condorcet, l’Abbé Grégoire, La Fayette, l’Émir Abdel Kader, le Lamartine de la Révolution de 1848, Victor Schœlcher, Jean Moulin. Quel constat de carence de notre enseignement ! Et quel gâchis pour des générations d’enfants de la République que l’on jette dans la vie sans connaître les belles pages de notre histoire ! Sans repères, sans fierté pour leur pays, ils deviennent les proies faciles de fanatiques et de communautaristes, haineux pour la République, qui pullulent dans certains quartiers.

Nos politiques devraient mieux comprendre l’importance de l’enseignement de l’histoire pour notre cohésion nationale. Et la nécessité urgente de le revaloriser.

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